A l’occasion d’une rencontre avec la nouvelle direction de la société Soccram, et lors du comité de suivi de la cogénération de Felletin réuni le vendredi 8 juillet 2011, la municipalité a pris connaissance du détail des orientations de la nouvelle équipe dirigeante du délégataire.
Il n’est pas nouveau que la situation financière annuelle de l’entreprise est difficile, avec une perte récurrente d’environ 2 millions d’euros par an. Ces pertes sont liées d’une part à l’évolution exponentielle du prix de la matière première (les déchets de bois du début du projet sont devenus des produits connexes de scierie valorisables à des prix supérieurs de 500% au coût initial), et d’autre part à un prix de rachat de l’électricité produite bien inférieur à celui aujourd’hui pratiqué pour d’autres unités. L’arrêté de 2002 qui régit ce tarif n’a pas pu être modifié pour permettre une valorisation de cette production dans des conditions économiques plus favorables : passage de 46 €/MWh à 150 €/MWh en moyenne.
Dans ces conditions, GDF SUEZ au travers de sa filiale Cofely, nouvel actionnaire depuis mars 2011 à 100% du capital de Soccram (34% auparavant), souhaite engager un rééquilibre de la situation de l’entreprise. Pour mémoire, la commune avait attribué en 1999 et pour 20 ans, une délégation de service public (DSP) à cette entreprise pour la construction puis l’exploitation de cette unité. Aujourd’hui, il est demandé au déléguant – la commune – d’accepter de modifier temporairement les conditions d’exploitation de l’unité, dans l’attente de conditions plus favorables (révision du prix de rachat de l’électricité et plan de soutien financier aux investissements passés).
Lors de la prochaine période de chauffe (en octobre 2011), Soccram souhaite en effet se contenter du gaz comme combustible, cessant, de fait, d’utiliser le bois comme matière première. La conséquence directe est la suppression de 7 emplois sur les 10 salariés actuels. Ce sont donc 7 familles du territoire qui seraient concernées si cette hypothèse était retenue, avec des risques de licenciement. Dans le même temps, le risque de casser l’équilibre global d’une filière d’approvisionnement en bois est réel, condamnant à terme toute la dynamique engagée.
Alors que l’unité a atteint son optimum en terme de fonctionnement grâce à l’implication des équipes de l’entreprise, que la filière s’est organisée autour de ce projet de proximité cohérent à l’échelle du Plateau de Millevaches, que l’action d’épandage des cendres sur des terres agricoles démontre toute sa pertinence, nous aboutissons à une situation totalement incohérente. L’arrêt de cette unité exemplaire, répondant à tous les critères dits du Grenelle de l’environnement, n’est pas acceptable. Cette solution transitoire conduira inéluctablement à un arrêt définitif de l’utilisation de la biomasse, alors que la valorisation d’une matière première locale constituait le cœur du projet.
C’est pourquoi, la municipalité n’a de cesse de se mobiliser sur ce dossier, et notamment sur la question du prix de rachat de l’électricité. Des rencontres au plus haut niveau des ministères concernés ont été engagées depuis plusieurs semaines, et ceci après des mois d’interventions multiples, tout comme l’équipe municipale précédente l’avait fait.
A ce stade, la municipalité demande le gel de toutes les démarches engagées par la nouvelle direction de Soccram, et notamment celles portant sur la suppression des postes liés à l’unité de Felletin. La municipalité souhaite que s’accentue la mobilisation des acteurs impliqués pour la recherche de solutions permettant de faire redémarrer cette unité sur ses bases initiales. C’est l’esprit de la rencontre du 8 juillet dernier à laquelle participait Madame la Sous-Préfète d’Aubusson, les exécutifs départementaux et régionaux et leurs services, l’ADEME, les professionnels du bois etc… Une nouvelle rencontre est prévue début octobre.
L’unité de cogénération de Felletin doit poursuivre son activité dans les conditions actuelles, même si la volonté de l’entreprise d’équilibrer son activité demeure légitime. C’est collectivement qu’une solution globale, allant jusqu’au terme de la délégation de service public (en 2019), doit être trouvée en abordant sereinement tous les aspects de la situation.
Communiqué de presse remis à la presse le 11 juillet à 17h
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